Comme de très nombreux touristes nous avons visités la 13éme commune de Medellin qui en compte 16 au total. Cette “Communa Trece” tristement célèbre pour les événements sanglants qui s’y sont déroulés (âme sensible s’abstenir). Revenons un peu sur le passé mouvementé de la commune, au début des années 80 la guérilla assassine en public 6 des bandits notoires d’un quartier de la commune afin de marquer les esprits et faire comprendre aux habitants que désormais ce sont eux qui contrôlent la zone ! (Une église a depuis été construite à l’endroit précis ou les meurtres ont été commis). S’étant appropriés la gestion de la commune la guérilla après avoir fait souffler le froid sur la communauté va apporter un simulacre de réconfort en améliorant les réseaux d’eau et d’électricité, en aidant les habitants a réparer/améliorer leur habitat. Tout cela bien sûr contre une allégeance sans faille des intéressés, car en cas de défaillance ils étaient assurés de voir plusieurs de leurs proches êtres assassinés. Après la mort de Pablo Escobar d’autres forces (la guérilla, les cartels, les paramilitaires ainsi que les multiples gangs) vont tenter de prendre le contrôle de cette zone en s’affrontant quotidiennement a coup de fusils automatiques, les balles perdues frappant des innocents seront nombreuses. La ville de Medellin est alors qualifiée de ville la plus dangereuse au monde et la Trece la commune la plus dangereuse de Medellin……. La population vit claquemurée dans les habitations jusque dans les années 2000 ou le gouvernement effectue des opérations de “nettoyage” avec l’armée, il y en aura 21 au total. Les premières opérations seront vouées à l’échec et donc chaque nouvelle intervention sera toujours plus violente/sanglante que la précédente. La dernière surnommée opération Orion sera la plus longue (4 jours) sera la plus meurtrière (300 disparus et une dizaine de tués parmi les “gangs” mais également les habitants). Cette opération dure du 16 octobre 2002 au 20 octobre 2002. Fait inédit les autorités ayant échoué au cours des 20 opérations précédentes s’adjugèrent la participation de mercenaires a l’idéologie de la droite extrême (plus communément appelé Paramilitaire). L’opération débuta vers 3h du matin par une violente explosion, puis l’encerclement de la commune par 3000 militaires avec l’appui de plusieurs chars et le survol de la zone par deux hélicoptères de combat. Les exécutions se succédèrent pendant 4 jours et tout le quartier fut mis en coupe réglé par les patrouilles conjointes des militaires et des paramilitaires. Le blocus de la zone étant total aucun journaliste ni ONG ne purent pénétrer la commune pour rendre compte de la situation, seul quelque cliché photographique subsiste. Un bon nombre de “guérillero et d’autres forces armées” furent exécutées quelques-uns réussirent à s’échapper, malheureusement pas les habitants dont 300 furent porté disparus. Ce n’est que bien des années plus tard qu’un paramilitaire haut gradé confié que ces corps ont été enterrés à un endroit appelé « la escombrera ». Il s’agit d’une décharge publique pour les travaux de construction qui est aujourd’hui une des fosses communes les plus grandes en zone urbaine d’Amérique Latine. Sous pression des habitants, les autorités ont engagés quelques travaux de déblaiement vite abandonnés pour cause de manque de crédit, mais surtout de volonté politique. Après cette purge les paramilitaires acceptèrent de rendre leurs uniformes mais gardèrent leur armes, formant de multiples gangs qui se sont réinstallés dans la commune. Cela a engendré de nouveau des années de violences avec le phénomène des « frontières invisibles ». Ce n’est qu’au début des années 2010 que les habitants vont commencer à découvrir la paix et le calme. L’ouverture de la zone aux touristes est certainement l’un des éléments qui contribue le plus surement a limiter leur impact. Aujourd’hui les habitants de commune sont fiers d’accueillir les touristes qui se pressent pour parcourir les escaliers pentus de la zone afin d’admirer les nombreuses peintures murales couvrant maisons et passages. Les autorités ayant décidé de facilité les déplacements des habitants (et des touristes à l’intérieur du barrio) ont lancé un plan de mise en place d’escalators automatiques et également de passages permettant ainsi aux piétons de gravir les différents niveaux sans trop d’effort. La renaissance de de la Comuna repose en partie sur les peintures murales réalisés par les artistes de la Comuna leur permettant d’exprimer les maux du passé tout autant que les espoirs placés en l’avenir. Je vous laisse apprécier la variété et l’intensité des messages de quelques-uns des graffitis rencontré lors de déambulations a travers la Comuna.
J’avoue avoir un sentiment partagé après cette passionnante visite en effet s’il apparait comme évident que la venue de touristes (dont je fais partie) apporte un plus certain aux habitants tant financièrement que sur l’aspect reconnaissance de la communauté. Il n’en reste pas moins que ce tourisme teinté de voyeurisme me met mal à l’aise. Nul doute que les escaliers de la Comuna seront très bientôt totalement saturés de visiteurs.
Un immense merci a nos guides Sara et Posi de l’agence TIKA qui nous ont instruit avec passion sur la Comuna, son histoire, ses habitants et les peintures murales.
PS: On aurait pu ne vous parler que des graffitis, mais il eut été dommage de se priver du contexte.
vue sur la comuna trece Au fond la escombrera au fond Kolacho victime d’une balle perdue! la dance plutôt que la violence Toboggan en hommage a Kolacho Kolacho Sara et Posi de l’agence TIKA
Medellin – Musée Botero
De passage dans la ville natale de Fernando Botero nous ne pouvions pas quitter la ville sans visiter le parc ainsi que le musée qui lui sont dédiés. Nous connaissions les bronzes aux formes généreuses ainsi que les portraits tout en rondeurs ici nous avons découvert ici ses peintures à l’huile toutes aussi riches en détails malgré un petit format (30x40cm). Le positionnement quasi systématiquement divergent des yeux présent sur un grand nombre de ses personnages reste une énigme pour moi.
La mort d’Escobar
Depuis ce post tardif (nous sommes restés plusieurs jours débranchés d’internet), nous avons quittés Medellin et passé un réveillon du 1er de l’an totalement improbable. De fait nous avons été invités par Jake et Monica couple de voyageurs (à la générosité incroyable!) qui vient de construire une superbe maison qui surplombe le lac de Guatapé……….mais c’est Angie qui vous en contera les détails.
Trop top
Du grand reportage… on croit y être.
Merci bonne route
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merci de prendre le temps de partager vos photos, rencontres et réflexions ! Que votre route tout au long de 2020 soit belle et vos rencontres aussi riches !
Feliz año nuevo 🌟
Corine
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Looking forward to Angie’s details! Vicariously living your adventure through your awesome photos and blog, so thank you for sharing.
Wishing you much love, joy, peace…and adventure…throughout the new year!
Judy
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En effet l’histoire de beaucoup de pays est entâchée par toutes sortes de guerres, guérillas à toutes les époques et c’est uniquement grâce au temps qui passe que l’on devient plus enclin à visiter ces endroits et essayer de comprendre comment tout a commencé. Merci pour ce partage très instructif et coloré. Beau début d’année 2020! Bisous d’une Alsace sans neige…
Mymi
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merci pour ce partage d’histoire, de réalité et ces magnifiques photos, bonne année 2020 à vous deux, bien amicalement, Philippe
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Salut Philippe,
Tu es toujours aux avant postes pour nous lire et commenter 👍
Ne le dit a personne mais nous pensons sérieusement à remettre quelques prix lors de notre retour en Alsace. Le commentateur le plus assidu sera sans aucun l’objet d’une délibération du jury !
Keep commenting we love it!
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